Le chat domestique est un animal populaire et mignon. Il y en aurait environ 12 millions en France, plus que les chiens. Pourtant c’est aussi un chasseur et un prédateur de petits animaux : à l’origine il était plébiscité pour chasser les rongeurs… Il serait responsable de l’extinction d’une centaine d’espèces animales. Comment réduire l’impact du chat domestique sur la biodiversité ?
L’impact des chats sur la biodiversité
Des prédateurs d’animaux sauvages et d’espèces menacées
Le chat chasse plus d’une cinquantaine d’espèces en Europe occidentale d’après le Muséum d’Histoire Naturelle de France : par instinct et plaisir, surtout la nuit, et non par besoin même s’il est nourri comme le chat domestique. Il est même considéré comme une espèce invasive pour cette raison. Un chat domestique capture en moyenne 27 proies par an, ce qui par an donnerait une moyenne de 324 millions de proies capturées chaque année en France. Lorsqu’il retourne à l’état sauvage, on le nomme chat féral : il capture plus de 1000 proies par an…
Les chats attaquent dans une grande majorité les oiseaux, puis les reptiles et mammifères d’après la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO). Parmi les espèces attaquées, les oiseaux nicheurs dont 1/3 des espèces étaient menacées en France en 2016. En 2017 par exemple 11% d’animaux blessés par des chats ont été recueillis en centres LPO, 84% étant des oiseaux, le reste des reptiles et mammifères. A nuancer avec les résultats d’une autre étude débutée en 2015 du Muséum d’Histoire Naturelle de France, disant que les mammifères sont chassés en majorité par les chats.
Ce déclin de la faune sauvage est aussi lié à l’homme et à ses activités : l’étalement des villes, la chasse illégale…
Une disparition des chats sauvages liée au chat domestique
Les chats sauvages ont progressivement disparu du fait de la chasse et la déforestation. En Hongrie et en Écosse il n’y a plus à proprement parler de chats sauvages en terme génétique : la reproduction entre chats domestiques et chats sauvages a progressivement entraîné leur extinction. Une situation en train de se reproduire dans le Jura, avec un remplacement des chats sauvages prévu dans 200 à 300 ans d’après une étude de l’université de Genève.
Il existe quelques recommandations à suivre pour réduire l’impact du chat domestique sur la biodiversité.
Bien alimenter son chat domestique
Beaucoup d’aliments pour chats domestiques contiennent des protéines végétales, comme le soja, ce qui peut créer des carences et le pousser à chasser. D’après une étude publiée début 2021, dans la revue Current Biology, nourrir un chat domestique avec davantage de protéines animales permet de diminuer de presque la moitié (-44%) le nombre d’oiseaux chassés. Ainsi, préférer des croquettes pour chat à base de viande fraîche réduit sa chasse.
Faire jouer son chat domestique
Un chat domestique est aussi un prédateur, mais si on le fait jouer au moins 5 minutes par jour son taux de prédation diminue de 25% ! Vous pouvez le faire jouer à un jeu où il aura l’impression de capturer une proie : avec une ficelle et un jouet suspendu, regardez-le prendre plaisir à se concentrer, bondir puis l’attraper.
Garder son chat en intérieur à certains moments de la journée
Un autre conseil de la LPO pour réduire la prédation de son chat : le garder en intérieur le matin tôt et à la tombée de la nuit.
Ces conseils sont issus de recherches scientifiques. Pour approfondir vos connaissances sur l’impact du chat domestique sur la biodiversité vous pouvez consulter ce site, réalisé par le Muséum d’Histoire Naturelle de France, qui recueille des données à partir de propriétaires de chats depuis 2015 : les premiers résultats de cette étude participative ont été dévoilés en 2019, concernant notamment les proies des chats domestiques.